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Campus industrie
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CATEGORIE : éducation

LIEU : Limoges (87)
DATE DU CONCOURS : Octobre 2012

Concours privé abandonné pour lancer une procédure publique

MAITRISE D'OUVRAGE : AFPI Limousin (Association de Formation Professionelle de l'Industrie du Limousin)

SURFACE : 9000 m²

COUT GLOBAL : 3 500 000 €

Genius Loci, créer un lieu

Situé sur une colline avec des vues lointaines, bien exposé au Sud, le terrain a des atouts que le bâtiment révèle. En posant deux ailes qui s’ouvrent au paysage, en embrassant la vue au cœur d’un jardin qui organise les déplacements des apprentis, le but du projet est de connecter le bâtiment à la topographie, les activités à la nature, les usagers au paysage.

 

Cohérence d’un message

Ce lieu d’apprentissage et de vitrine des savoirs et production industriels, montre son efficience en tant que bâtiment, au système constructif simple, généreux, sans poteau intermédiaire, qui permet la réversibilité des espaces, il est brut comme la charpente le permet, mais avec une touche chaleureuse, humaine, et respectueuse de l’environnement comme message, inscrit dans l’économie et les filières locales.

Apprendre mieux

Les espaces d’enseignement confortables sont des atouts dans la qualité à la fois du point de vue de l’enseignant, que des apprentis, qui disposent d’un espace facile à aménager, bien éclairé naturellement, à la bonne intelligibilité acoustique, solide, facile d’usage.

 

Aménager l’espace sur l’ensemble de la parcelle

Le site se caractérise par une orientation forte vers la vue et le soleil au sud, le pendant à cette orientation principale vers le nord et le petit bois. La topographie est caractérisée par une pente faible, mais une forte différence de niveau avec la rue. Le site est perceptible depuis l’entrée de la rue Soyouz, le mode d’accès privilégié sera par véhicules privés.

L’implantation du bâtiment tend à tirer parti de ces éléments :

Diviser les bâtiments de formation (de type industriel) en deux, afin de «coller» au terrain naturel et de ne pas avoir à le remodeler trop fortement.

Orienter les deux bâtiments ainsi créés vers le paysage, en soulignant l’axe entre la forêt au nord et la vue au sud.

Profiter de la façade de côté pour créer un signal clairement identifiable depuis le début de la rue Soyouz.

Le principe d’aménagement des bâtiments se poursuit sur l’aménagement des extérieurs. Cela permet une transition douce entre l’espace public et l’AFPI. La topographie interdit de construire au niveau de la rue (sauf terrassements), c’est donc l’aménagement qui va permettre aux usagers d’aller vers le bâtiment.


 

Programmation et adaptations proposées

Offrir un espace fluide, ouvert, favorisant l’échange et la rencontre :

Rencontre entre un apprenti et son futur métier.

Rencontre entre un savoir et son application pratique.

Rencontre entre les industriels et le grand public.

Rencontre entre un individu et le monde du travail…

L’entrée, centrale, largement ouverte est tout à la fois la zone d’accueil, la vitrine show-room et l’espace de distribution des différents pôles. Les espaces de détente et de convivialité sont à proximité immédiates. Elle dessert directement la cour intérieure, espace généreux. Il ne donne pas directement sur l’extérieur car c’est avant tout le cœur privé du bâtiment.

Les trois pôles d’enseignement sont distribués directement depuis l’entrée. Deux grandes halles accueillent les ateliers : la halle «ateliers technologies industrielles» est située un niveau en dessous de l’entrée. Cela permet une meilleure adapta­tion au terrain naturel et permet d’offrir une vue générale du bâtiment depuis l’espace de vitrine situé en mezzanine. Une attention particulière à l’acoustique permet de limiter les cloisonnements et de laisser circuler la lumière sur tout l’espace de la halle.

La halle «école des métiers d’art» reprend les mêmes schémas d’organisation, un grand atelier, sur le côté où la toiture est la plus haute, dessert des pièces plus petites et qui peuvent être fermées.

Une desserte par coursive extérieure met en relation visuelle ces deux pôles et créée un lieu de rencontre et de vie.

 

Jouer avec l’image du bâtiment industriel, pour le sortir de l’anonymat et lui redonner un caractère

Comment construire de grands volumes dans un budget serré? Il existe des systèmes industriels qui répondent à cela et qui sont utilisés dans tous les entrepôts et usines récemment construits : système poteaux-poutres avec ha­billage par plateaux et bardages métalliques. Outre qu’ils sont généralement peu performants énergétiquement, cela a pour principal inconvénient de gé­nérer une architecture impersonnelle et banale, que l’on retrouve aussi bien dans les magasins des zones commerciales que dans les entrepôts logistiques.

 

La démarche du projet est de partir de cette «peau» banalisée, et de la modi­fier pour s’adapter au projet. D’un point de vue de l’image, trois leviers sont utilisés :

L’utilisation raisonnée du bois en façade permet d’apporter une touche de douceur, une personnalité plus chaleureuse au bâtiment.

Les ouvertures sur l’extérieur sont traitées de façon généreuse. Au-delà du rôle pour le confort intérieur, cela apporte une image de qualité.

Les détails constructifs ont une importance capitale dans l’image renvoyée. Autant les bâtiments industriels sont généralement frustes (traitement des angles et des ouvertures par des profilés épais et standardisés), autant notre travail sera de traiter avec finesse les transitions entre les matériaux, les ouvertures.

 

Trouver le meilleur rapport performance/prix

L’ambition est de créer un bâtiment qualitatif et adaptable dans un budget très contraint.

Les salles d’apprentissage sont des halles simples sans retombées de structure intermédiaires. Ce qui permet de d’envisager une totale évolutivité des espaces intérieurs. La portée choisie, d’environ 20 m de façade à façade, est le compromis le plus efficace entre habitabilité, éclairage naturel et économie des structures.

La structure principale est constituée de poutres treillis en bois. La structure secondaire, d’une portée de 6 m de poutres à poutres, permet l’utilisation de sections standardisées de bois massif du commerce, dans des hauteurs compatibles avec les besoins d’isolation (meilleure rapport qualité prix).

Chaque poutre treillis, d’une hauteur d’environ 2m, permet la création de sheds, apportant la lumière naturelle dans les espaces de travail.

La couverture présente une pente de 10% compatible avec une couverture en bac acier, ce qui permet une importante économie d’échelle.

Les façades et les toitures sont constituées de caissons préfabriqués en ossature bois, avec un isolant en ouate de cellulose insufflée.

Les façades sont majoritairement revêtues de bac acier, mais les façades donnant sur la cour, ainsi que quelques éléments de façades donnant sur l’entrée sont recouvertes de bardage en bois.

Le parement intérieur est constitué de panneau fibrociment de type duripanel pour les parties accessibles (jusqu'à une hauteur de 2,3m). Au-dessus, ce maté­riaux est remplacé par un isolant type fibralith, constitué de fibres de bois minéralisés. C’est un matériau bon marché, qui offre un complément d’isolation thermique, et qui surtout permet une excellente absorption acoustique. Seule sa relative fragilité empêche de l’utiliser dans les zones accessibles susceptibles d’être dégradées.

Ce complexe est largement préfabricable, ce qui permet une économie d’échelle, et permet de traiter de façon esthétique les murs intérieurs des ateliers sans avoir besoin de finitions rapportées. L’argent est ainsi investi dans des volumes généreux, d’un bon confort acoustique et thermique, largement éclairés naturellement, plutôt que dans des finitions intérieures.

Les volumes intérieurs sont dans la mesure du possible largement ouverts, uniquement cloisonnés en partie basse. Cela permet une bonne circulation de la lumière, permet de profiter de l’ampleur de la halle, et simplifie drastiquement la distribution des fluides et l’évolutivité future. Seules les salles nécessitant une isolation acoustique sont fermées sur toute leur hauteur.

Une coursive extérieure couverte permet de desservir l’ensemble des locaux de formation. Ce choix raisonné permet d’éliminer pratiquement toute circulation intérieure.

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